L’année dernière, j’enchaînais les nouveautés : début dans une nouvelle école, un nouveau job étudiant, nouvelles rencontres, nouveaux défis. Même si c’était exaltant, je sentais avoir besoin de plus.
Et voir toutes mes copines faire des stages à l’étranger, vivre de nouvelles expériences, voir de nouveaux paysages, ça me confortait dans mon idée de partir moi aussi découvrir un coin de terre.
J’en parlais avec une de mes meilleures copines qui un soir me dit : « Je vais faire un stage au Japon cet été, viens me voir. » Ni une, ni deux, j’ai fait le plus gros achat de ma courte existence : des billets d’avion. C’était décidé, je partais 18 jours au Japon toute seule avec pour seuls bagages un sac à dos à moitié-vide, une caméra, un carnet et un stylo.
J’avoue qu’en arrivant à Tokyo à 7 heures du matin, complètement décalée par l’heure et par la température beaucoup trop élevée à mon goût, je me suis demandée quelle idée débile j’avais eu.
Puis Alix m’a emmenée à travers la ville et toute la peur et l’appréhension que j’ai pu avoir s’est envolée.



En voyageant toute seule, je me suis rendue compte que j’étais plus débrouillarde que ce que j’imaginais. Prendre le Shinkansen, me faire comprendre alors que les gens ne parlent pas ma langue, réserver au dernier moment une auberge pour éviter de dormir à la rue, manger toute seule dans de super bons restaurants, ne pas avoir peur d’aller à la rencontre de l’autre.
J’ai vu des paysages que je ne reverrai jamais, j’y ai trouvé de l’inspiration et du rêve. J’ai beaucoup écrit dans mon carnet de voyage, j’ai pris des photos, des vidéos. C’était un grand bol d’air frais.



Et partir seule, c’est une chance : on est libre de suivre le parcours que l’on souhaite, de faire les activités que l’on veut, de zapper des excursions parce qu’on n’en a finalement pas envie. C’est l’opportunité de créer du lien avec des personnes que tu n’aurais jamais rencontré en temps normal.
Pendant mon séjour à Kyoto, j’ai eu la chance de rencontrer Nick, qui vient de Nouvelle Zélande. On a passé une bonne partie de mon séjour là-bas à visiter des endroits ensemble, à parler de nos vies comme si on se connaissait depuis très longtemps. J’ai aussi rencontré une Taïwanaise, qui travaille à Osaka. Autour d’un café, on a bien rigolé. Et parler avec des étrangers, c’est se sentir libérée dans sa parole. Comme si de rien n’était, on s’est partagé nos plus grandes craintes, nos projets d’avenir…



Du Japon, je reviens certes avec un sac bien trop rempli (je comprends toujours pas comment on m’a laissé monter dans l’avion sans payer de suppléments), des souvenirs, la nette envie de repartir et surtout avec l’impression d’avoir grandi.
C’est très cliché dit comme ça. Je vous promets qu’en réalité, ça l’est pas aussi. J’ai pas changé mes habitudes du tout au tout pour adopter un « mode de vie à la japonaise ».



Oui je me suis mise à aimer le matcha et à vouloir faire du « layering » avec mes vêtements. Oui, j’ai envie d’acheter pleins d’autocollants de trucs un peu cons pour les coller sur mon ordi et mes cahiers.
Et oui je me suis remise à écouter des chansons japonaises – dont les musiques des Ghibli.
Seulement parce qu’au Japon, j’ai continué de rêver, j’ai continué de m’inventer des histoires (et de les écrire) et j’ai continué à me chercher dans le labyrinthe des rues de Tokyo.
Le Japon, c’était ma porte d’entrée pour me montrer que, oui, j’ai besoin de personne pour partir à l’aventure.
XOXO
charlineselivre.