Il était une fois, un bal un peu spécial organisé le 9 juin 1577 au château de Chenonceau (dans le Val de Loire).
Ce bal prend place durant le règne de Henri III, couronné en 1575 suite à la mort prématuré de son aîné Charles IX en 1574. Henri III était connu pour être très extravaguant, avec une étonnante douceur et assez efféminé. Par moment, on le disait homosexuel.
Ces rumeurs ne firent que s’amplifier au cours du temps, et le bal du Plessis le 15 mai 1577, n’arrangea rien. En effet, durant ce bal, Henri III demanda aux hommes de s’habiller en femmes et aux femmes de s’habiller en hommes.
A cette époque, les rumeurs circulaient vite, trop vite même au goût de Catherine de Médicis…
Outragée par ses rumeurs, cette dernière prend les choses en mains. Elle décide d’organiser un bal le 9 juin 1577 pour rehausser l’image de son fils.
Mais Catherine de Médicis ne voulait pas organiser un simple bal, elle voulait organiser un bal qui reste dans les mémoires et qui fasse taire les rumeurs sur Henri III…
L’occasion était parfaite : dans le château de Chenonceau, la grande galerie du château jetée au-dessus du Cher venait tout juste d’être construite. Il fallait l’inaugurer et pour cela, rien de mieux qu’un bal en invitant tout le gratin de la cour.
Son idée était très simple. Réfléchissez : comment prouver aux yeux de la cour qu’Henri III n’est pas homosexuel et qu’il aime les femmes?
La seule solution est d’organiser une fête orgiaque avec des femmes dénudées. Henri III succombera sous le charme d’une de ces dames, la cour le verra en compagnie de cette dernière et le tour est joué.
Le plan semblait parfait, mais le bal ne se passa pas comme l’aurait espéré Catherine de Médicis…
Le soir du 9 juin, la fête commence. Dans la grande galerie, le roi apparaît dans une robe de damas arborant des centaines de perles, d’émeraudes et de bijoux. Ses cheveux sont couverts de poudre violette et l’épaisse couche de fard sur son visage le rend aussi inexpressif qu’une statue de marbre. A ses côtés, la reine Louise est vêtue en toute simplicité.
Quant à Catherine de Médicis, comme à son habitude elle est habillée avec une robe sombre montrant qu’elle porte toujours en elle le deuil de son mari défunt.
Le bal est animé par de la musique, des danses mais le clou du spectacle reste sans contexte l’arrivée de 60 belles femmes vêtues de voiles légers laissant apercevoir les belles courbes féminines et plus encore, apportant les mets et la boisson.
La chaleur augmente en cette nuit d’été et le bal s’achève dans les bosquets épais en compagnie d’une ou de plusieurs dames.
Malheureusement, seul le roi resta de glace et Catherine de Médicis comprit à ce moment que ce bal orgiaque qui avait coûté une fortune (200 000 livres soit le prix d’une armée) est un véritable échec.
Ce bal est comme même resté dans les esprits, puisque mis-à-part le roi, les convives en ont tous bien profité…
Néanmoins, ce qui est certain c’est que Henri III est éperdument amoureux de sa femme Louise de Lorraine-Vaudémont. Après, s’il a eu des relations avec des hommes, nul ne le sait.
Les rumeurs n’ont qu’à bien se tenir….